» Nos objectifs : réalisation de l’unité et de l’indépendance africaines, construction d’une grande nation africaine fière de sa liberté et de sa prospérité, qui permettra le rayonnement irrésistible de la culture négro africaine. »
(Modibo Keita)
Modibo Keita et l’U.S.R.D.A. avaient un souci : la balkanisation de l’Afrique. Pour eux, il fallait faire l’unité africaine et former ainsi une grande entité face à l’Europe impérialiste et l’Amérique capitaliste.
Au troisième congrès du R.D.A. Modibo reçu les congressistes venus des différents pays de l’A.O.F.(Afrique Occidentale Française), en ces termes : « C’est à Bamako, au cœur du Soudan, que le R.D.A. a vu le jour en octobre 1946 alors que les forces réactionnaires bousculées par le souffle libérateur de la fin de la guerre , essaient de reprendre pied pour nous frustrer des libertés chèrement acquises avec notre large participation »
EXTRAIT SONORE :
L’appel de Modibo Keita à voter « oui » au référendum de 19580:25
Penchant pour les thèses fédéralistes du leader nigérien Bakary Djibo(1) qui préconise « une indépendance dans une union confédérale d’États souverains réunis autour de la France », Modibo Keita appellera à voter « OUI » lors du référendum de 1958, au nom de l’unité africaine.
La réalisation de la fédération du Mali était l’aboutissement d’un rêve panafricaniste : Au départ il s’agissait de fédérer le plus grand nombre de territoire de l’A.O.F. La Côte d’Ivoire et le Niger (qui n’avait plus à sa tête Bakary Djibo) étaient antifédéralismes et étaient donc exclus. La Guinée était déjà indépendante (elle a répondu non au référendum). Il restait : le Sénégal, le Soudan, le Dahomey la Haute Volta et la Mauritanie. Finalement l’union se fera à deux : Soudan et Sénégal.
EXTRAIT SONORE :
1962 : Modibo Keita exprime ses ambitions fédéralistes.1:05
Malheureusement, cet œuvre pionnier du panafricanisme qui souleva des espoirs immenses partout en Afrique et dans le monde ne durera pas longtemps. Parmi les causes nombreuses de l’éclatement de la Fédération du Mali, on peut retenir, la divergence de conception politique et économique. Léopold Sédar Senghor était partisan du maintien des relations étroites avec l’ancien colonisateur tandis que Modibo Keita envisageait une africanisation accélérée des cadres et avait une position plus radicale. Le 23 août 1960 Senghor déclarait : « La colonisation a été plus brutale, plus dure au Soudan qu’au Sénégal. D’où un certain radicalisme soudanais….» Modibo Keita de son côté, affirmait : « Nous avons pendant longtemps violé notre conscience en travaillant avec Senghor. Nous ne pouvions continuer sur cette voie »
L’éclatement de la fédération du Mali fut une grande déception. Le Soudan va accéder à l’indépendance sous le nom de « Mali » et la quête de l’unité africaine va continuer : Signalons notamment, la participation du Mali à la création du Comité inter-Etats qui va devenir l’Organisation des Etats riverains du fleuve Sénégal puis, OMVS
Union des États africains (UEA)
On se souvient aussi, de la fameuse union Ghana-Guinée-Mali : En Mai 1961, Le Guinéen Sékou Touré, le Ghanéen Nkrumah et le Malien Modibo Keita créent une Union des États africains « progressistes » : UEA.
Un sommet réunissant les trois chefs d’État se tient en décembre à Conakry pour dénoncer la situation dans l’ancien Congo belge.
Les trois pays vont créer, avec l’Égypte de Nasser et le Maroc de Mohammed V, le « groupe de Casablanca » qui soutient le FLN algérien et s’oppose aux essais nucléaires français réalisés dans le Sahara.
L’obsession de l’union :
Paroles de l’hymne des pionniers maliens : « LE JOUR DE L’AFRIQUE »
C’est le jour de l’Afrique C’est l’heure de l’Afrique Oh ô jeunesse C’est l’allégresse, La nuit disparaît du soleil les rayons frais, Inscrivent dans les cieux, La liberté, Inscrivent l’unité, Inscrivent l’unité C’est le jour de l’Afrique Oh Oh jeunesse C’est l’heure de l’Afrique Quelle belle espérance Notre père Konaté dans la dignité Nous suivrons ta voie Nous voulons ta foi La bataille du souvenir La bataille de l’avenir Nous saurons les gagner Nous saurons les gagner C’est le jour de l’Afrique Oh ô jeunesse C’est l’heure de l’Afrique Quelle belle espérance Nous faisons ce serment Nous ferons le Mali Nous ferons l’Afrique Nous ferons l’Afrique Même s’il faut notre sang Nous irons de l’avant Même s’il faut notre sang Nous irons en courant C’est le jour de l’Afrique Oh ô jeunesse C’est l’heure de l’Afrique Quelle belle espérance
L’organisation de l’unité africaine (OUA)
Fresque OUA
Modibo Keita jouera un rôle de premier plan à la signature de la charte de l’Organisation de l’Unité Africaine (O.U.A.) à Addis Abeba le 25 mai 1963 : Un grand nombre des recommandations de cette charte était d’inspiration malienne.
L’importance de l’apport de Modibo Keita pendant ce premier sommet de l’organisation de l’unité africaine a été soulignée par le président sénégalais, Léopold Sédar Senghor, qui, en recevant le leader malien à Dakar en décembre 1966 s’adressa à lui en ces termes :
« Vous êtes un grand africain qui a joué dans nos conseils, singulièrement à l’Organisation de l’Unité Africaine, un rôle primordial, grâce à votre amour pour l’Afrique»
Lire LA CHARTE DE L’OUA
CHARTE DE L’OUA Nous, Chefs d’Etat et de Gouvernement africains, réunis à Addis Abéba, Ethiopie ; Convaincus que les peuples ont le droit inaliénable de déterminer leur propre destin ; Conscients du fait que la liberté, l’égalité, la justice et la dignité sont des objectifs essentiels à la réalisation des aspirations légitimes des peuples africains ; Sachant que notre devoir est de mettre les ressources naturelles et humaines de notre continent au service du progrès général de nos peuples dans tous les domaines de l’activité humaine ; Guidés par une commune volonté de renforcer la compréhension entre nos peuples et la coopération entre nos Etats, afin de répondre aux aspirations de nos populations vers la consolidation d’une fraternité et d’une solidarité intégrées au sein d’une unité plus vaste qui transcende les divergences ethniques et nationales ; Convaincus qu’afin de mettre cette ferme détermination au service du progrès humain, il importe de créer et de maintenir des conditions de paix et de sécurité ; Fermement résolus à sauvegarder et à consolider l’indépendance et la souveraineté durement conquises, ainsi que l’intégrité territoriale de nos Etats, et à combattre le néo-colonialisme sous toutes ses formes ; Voués au progrès général de l’Afrique ; Persuadés que la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, aux principes desquels nous réaffirmons notre adhésion, offrent une base solide pour une coopération pacifique et fructueuse entre nos Etats ; Désireux de voir tous les Etats africains s’unir, désormais, pour assurer les liens entre nos Etats en créant des institutions communes et en les renforçant ; Résolus à raffermir les liens entre nos Etats en créant des institutions communes et en les renforçant ; SOMMES CONVENUS de créer : L’ORGANISATION DE L’UNITE AFRICAINE. Article I Les Hautes Parties Contractantes constituent, par la présente Charte, une Organisation dénommée ORGANISATION DE L’UNITE AFRICAINE. Cette Organisation comprend les Etats africains continentaux, Madagascar et les autres îles voisines de l’Afrique. OBJECTIFS Article II Les objectifs de l’Organisation sont les suivants : Renforcer l’unité et la solidarité des Etats africains ; Coordonner et intensifier leur coopération et leurs efforts pour offrir de meilleures conditions d’existence aux peuples d’Afrique ; Défendre leur souveraineté, leur intégrité territoriale et leur indépendance ; Eliminer, sous toutes ses formes, le colonialisme de l’Afrique ; Favoriser la coopération internationale, en tenant dûment compte de la Charte des Nations Unies et de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. A ces fins, les Etats membres coordonneront et harmoniseront leurs politiques générales, en particulier dans les domaines suivants : politique et diplomatie ; économie, transports et communications ; éducation et culture ; santé, hygiène et nutrition ; science et technique ; défense et sécurité.
PRINCIPES Article III Les Etats Membres, pour atteindre les objectifs énoncés à l’Article II, affirment solennellement les principes suivants : Egalité souveraine de tous les Etats membres ; Non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats ; Respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque Etat et de son droit inaliénable à une existence indépendante ; Règlement pacifique des différends, par voie de négociations, de médiation, de conciliation ou d’arbitrage ; Condamnation, sans réserve, de l’assassinat politique ainsi que des activités subversives exercées par des Etats voisins ou tous autres Etats ; Dévouement, sans réserve, à la cause de l’émancipation totale des territoires africains non encore indépendants ; Affirmation d’une politique de non-alignement à l’égard de tous les blocs. MEMBRES Article IV Tout Etat africain indépendant et souverain peut devenir membre de l’Organisation. DROITS ET DEVOIRS DES ETATS MEMBRES Article V Tous les Etats membres jouissent des mêmes droits et ont les mêmes devoirs. Article VI Les Etats membres s’engagent à respecter scrupuleusement les principes énoncés à l’article III de la présente Charte. INSTITUTIONS Article VII L’Organisation poursuit les objectifs qu’elle s’est assignés, principalement par l’intermédiaire des institutions ci-après : La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement ; Le Conseil des Ministres ; Le Secrétariat Général ; La Commission de médiation, de conciliation et d’arbitrage. LA CONFERENCE DES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT Article VIII La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement est l’organe supême de l’Organisation. Elle doit, conformément aux dispositions de la présente Charte, étudier les questions d’intérêt commun pour l’Afrique, afin de coordonner et d’harmoniser la politique générale de l’Organisation. Elle peut, en outre, procéder à la révision de la structure, des fonctions et des activités de tous les organes et de toutes les institutions spécialisées qui pourraient être créés conformément à la présente Charte. Article IX La Conférence est composée des Chefs d’Etat et de Gouvernement, ou de leurs représentants dûment accrédités, et se réunit au moins une fois l’an. Si un Etat le demande, et sous réserve de l’accord des deux tiers des membres, la Conférence se réunit en session extraordinaire. Article X Chaque Etat membre dispose d’une voix. Toutes les décisions sont prises à la majorité des deux tiers des Etats membres de l’Organisation. Toutefois, les décisions de procédure sont prises à la majorité simple des Etats membres de l’Organisation. Il en est de même pour décider si une question est de procédure ou non. Le quorum est constitué par les deux tiers des Etats membres. Article XI La Conférence établit son règlement intérieur. LE CONSEIL DES MINISTRES Article XII Le Conseil des Ministres est composé des Ministres des Affaires Etrangères, ou de tous autres Ministres désignés par les Gouvernements des Etats membres. Il se réunit au moins deux fois l’an. Lorsqu’un Etat en fait la demande, et sous réserve de l’accord des deux tiers des membres, le Conseil se réunit en session extraordinaire. Article XIII Le Conseil des Ministres est responsable envers la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement. Il est chargé de la préparation de cette Conférence. Il connaît de toute question que la Conférence lui renvoie ; il exécute ses décisions. Il met en œuvre la coopération interafricaine selon les directives des Chefs d’Etat et de Gouvernement, conformément à l’Article II, paragraphe 2, de la présente Charte. Article XIV Chaque Etat membre dispose d’une voix. Toutes les résolutions sont prises à la majorité simple des membres du Conseil des Ministres. Le quorum est constitué par les deux tiers des membres du Conseil des Ministres. Article XV Le Conseil des Ministres établit son règlement intérieur. SECRETARIAT GENERAL Article XVI Un Secrétaire général de l’Organisation est désigné par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement. Il dirige les services du Secrétariat. Article XVII La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement désigne un ou plusieurs Secrétaires généraux adjoints. Article XVIII Les fonctions et conditions d’emploi du Secrétaire général, des Secrétaires généraux adjoints et des autres membres du Secrétariat, sont régies par les dispositions de la présente Charte et par le règlement intérieur approuvé par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement. Dans l’accomplissement de leurs devoirs, le Secrétaire Général et le personnel ne solliciteront ni n’accepteront d’instructions d’aucun gouvernement ni d’aucune autorité extérieure à l’Organisation. Ils s’abstiendront de tout acte incompatible avec leur situation de fonctionnaires internationaux et ne sont responsables qu’envers l’Organisation. Chaque membre de l’Organisation s’engage à respecter le caractère exclusivement international des fonctions du Secrétaire général et du personnel, et à ne pas chercher à les influencer dans l’exécution de leur tâche. COMMISSION DE MEDIATION, DE CONCILIATION ET D’ARBITRAGE Article XIX Les Etats membres s’engagent à régler leurs différends par des voies pacifiques. A cette fin, ils créent une Commission de médiation, de conciliation et d’arbitrage, dont la composition et les conditions de fonctionnement sont définies par un protocole distinct, approuvé par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement. Ce protocole est considéré comme faisant partie intégrante de la présente Charte. COMMISSIONS SPECIALISEES Article XX Sont créées, outre les Commissions spécialisées que la Conférence peut juger nécessaires, les Commissions suivantes : La Commission économique et sociale ; La Commission de l’éducation, de la science, de la culture et de la santé ; La Commission de la Défense. Article XXI Chacune de ces Commissions spécialisées est composée des Ministres compétents, ou de tous autres Ministres ou plénipotentiaires désignés à cet effet par leur gouvernement. Article XXII Chaque Commission spécialisée exerce ses fonctions conformément aux dispositions de la présente Charte et d’un règlement intérieur approuvé par le Conseil des Ministres. BUDGET Article XXIII Le budget de l’Organisation, préparé par le Secrétariat général, est approuvé par le Conseil des Ministres. Il est alimenté par les contributions des Etats membres, conformément aux références qui ont permis l’établissement du barème des contributions aux Nations Unies. Toutefois, la contribution d’un Etat membre ne pourra pas excéder vingt pour cent du budget ordinaire annuel de l’Organisation. Les Etats membres s’engagent à payer régulièrement leurs contributions respectives.
SIGNATURE ET RATIFICATION DE LA CHARTE Article XXIV La présente Charte est ouverte à la signature de tous les Etats africains, indépendants et souverains. Elle est ratifiée par les Etats signataires conformément à leur procédure constitutionnelle. L’instrument original, rédigé, si possible, dans des langues africaines, ainsi qu’en français et en anglais, tous les textes faisant également foi, est déposé auprès du Gouvernement de l’Ethiopie, qui transmet des copies certifiées de ce document à tous les Etats africains indépendants et souverains. Les instruments de ratification sont déposés auprès du Gouvernement de l’Ethiopie, qui notifie le dépôt à tous les Etats signataires. ENTREE EN VIGUEUR Article XXV La présente Charte entre en vigueur dès réception, par le Gouvernement de l’Ethiopie, des instruments de ratification des deux tiers des Etats signataires.
ENREGISTREMENT DE LA CHARTE Article XXVI La présente Charte, dûment ratifiée, sera enregistrée au Secrétariat des Nations Unies par les soins du Gouvernement de l’Ethiopie, conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies. INTERPRETATION DE LA CHARTE Article XXVII Toute décision relative à l’interprétation de la présente Charte devra être acquise à la majorité des deux tiers des Chefs d’Etat et de Gouvernement des membres de l’Organisation. ADHESION ET ADMISSION Article XXVIII Tout Etat africain indépendant et souverain peut, en tout temps, notifier au Secrétaire général son intention d’adhérer à la présente Charte. Le Secrétaire général, saisi de cette notification, en communique copie à tous les membres. L’admission est décidée à la majorité simple des Etats membres. La décision de chaque Etat membre est transmise au Secrétaire général qui communique la décision à l’Etat intéressé, après avoir reçu le nombre de voix requis. DISPOSITIONS DIVERSES Article XXIX Les langues de travail de l’Organisation et de toutes ses institutions sont, si possible, des langues africaines, ainsi que le français, l’anglais et le portugais. Article XXX Le Secrétaire général peut accepter, au nom de l’Organisation, tous dons, donations ou legs faits à l’Organisation, sous réserve de l’approbation du Conseil des Ministres. Article XXXI Le Conseil des Ministres décide des privilèges et immunités à accorder au personnel du Secrétariat dans les territoires respectifs des Etats membres. RENONCIATION A LA QUALITE DE MEMBRE Article XXXII Tout Etat qui désire se retirer de l’Organisation en fait notification au Secrétaire général. Une année après ladite notification, si elle n’est pas retirée, la Charte cesse de s’appliquer à cet Etat, qui, de ce fait, n’appartient plus à l’Organisation. AMENDEMENT ET REVISION Article XXXIII La présente Charte peut être amendée ou révisée si un Etat membre envoie à cet effet une demande écrite au Secrétaire général. La Conférence n’est saisie du projet d’amendement que lorsque tous les Etats membres en ont été dûment avisés, et après un délai d’un an. L’amendement ne prend effet que lorsqu’il est approuvé par les deux tiers au moins des Etats membres.
EN FOI DE QUOI, Nous, Chefs d’Etat et de Gouvernement africains, avons signé la présente Charte.
Fait à Addis Abéba, Ethiopie, le 25 mai 1963.
La conférence de Bamako
Modibo Keita médiateur entre l’Algérie et le Maroc
Modibo Keita reçoit le roi Hassan II du Maroc qui vient participer à la conférence de Bamako avec le président algérien Ben Bella et l’empereur éthiopien Hailé Sélassié.
Au service de l’unité africaine, Modibo Keita ne ménagera aucun effort pour résoudre les crises entre les pays africains :
Ainsi, les 29 et 30 octobre 1963 il reçoit, à Bamako, le roi du Maroc, le président algérien et l’empereur d’Éthiopie ( alors président de l’O.U.A) pour mettre fin à la « guerre des sables » (conflit frontalier entre l’Algérie et le Maroc) : L’O.U.A venait alors de franchir sa première crise.
Une crise franchie grâce, notamment, au prestige international et au charisme notoire, du leader malien. Car, avant l’intervention de Modibo Keita, il y eu plusieurs tentatives de négociation infructueuses entre les deux pays à l’initiative d’acteurs importants de la vie politique du continent :
Le président algérien, Ben Bella et le roi du Maroc , Hassan II signent un cessez-le-feu sous les yeux de Modibo Keita.
Le président tunisien, Habib Bourguiba, le premier, tente, en vain, d’établir un dialogue entre les 2 belligérants.
– Du 15 au 17 octobre 1963, l’empereur éthiopien Hailé Sélassié, alors président de l’OUA, échoue dans sa tentative de médiation à Marrakech.
– L’appelle de Gamal Abdel Nasser, président de la République Arabe Unie pour un sommet nord-africain n’aura pas plus de succès.
– L’offre de médiation, lancée par la Ligue arabe, fut également, rejetée.
La réussite de la conférence de Bamako montre bien que Modibo Keita était respecté par les autres chefs d’Etat et était écouté sur la scène internationale.
EXTRAIT SONORE :
1963 : M. Keita salue le succès de sa médiation entre le Maroc et l’Algérie à la conférence de Bamako.0:35
C’est pour prémunir l’Afrique contre de telle crise que Modibo Keita insista, pendant le sommet de l’OUA, sur la nécessité de respecter les frontières issues de la colonisation afin de facilité la construction de l’unité africaine. Une recommandation, qui fut alors, inscrite dans la charte de l’organisation.
De 1963 à 1966 Modibo Keita normalisera les relations du Mali avec ses voisins mauritaniens, sénégalais, ivoiriens et voltaïques. En Février 1963 : Le président mauritanien Mokhtar Ould Daddah rencontre à Kayes Modibo Keita et conclut avec lui un accord qui met fin aux différends frontaliers opposant les deux pays.
Le panafricanisme était même consigné dans la Constitution malienne dont l’article 48 stipulait :
« La république du Mali peut conclure avec tout état d’Afrique des accords d’association ou de communauté comprenant l’abandon partiel ou total de souveraineté en vue de réaliser l’unité africaine »
Note de renvoi : (1) : Djibo Bakary (1922-1998): Homme politique nigérien, grande figure des mouvements d’indépendance de l’AOF. Du 20 Mai 1957 à 14 Décembre 1958, il a occupé le poste de Vice Président du Conseil du Gouvernement. Du 26 Juillet 1958 au 10 Octobre 1958, il fut le Président du Conseil de Gouvernement du Niger. Il fut remplacé par Monsieur Hamani Diori qui conduisit le Niger à l’indépendance en 1960.